Il y a 61 ans jour pour jour, Jean Moulin, considéré comme un héros de la Résistance, faisait son entrée au Panthéon.

Il y a 61 ans jour pour jour, Jean Moulin, considéré comme un héros de la Résistance, faisait son entrée au Panthéon. Né en 1899 dans le sud de la France, il s’engage en politique et devient préfet à partir de 1938. Après avoir refusé l’occupation de la France par l’armée nazie, il rejoint en 1941 la France libre à Londres. Le général de Gaulle l’envoie alors à Lyon, où il crée et dirige le Conseil national de la Résistance, chargé de coordonner les actions des différents groupes résistants sur le territoire français. Jean Moulin est arrêté en banlieue de Lyon en 1943. Torturé par la Gestapo sans livrer le moindre renseignement, il décède dans un train qui le transporte à Berlin un mois après son interpellation. Le 19 décembre 1964, ses cendres sont transportées au Panthéon, lors du 20e anniversaire de la Libération.
Crédits : Marcel Bernard – musée du général Leclerc – musée Jean-Moulin / Collection archives départementales de l’Hérault / Musée de la Libération de Paris

Mercosur : Scandale démocratique au Parlement européen, le combat n’est pas fini !

Avec 145 député·es européen·nes de 21 nationalités et 5 groupes politiques différents, nous pensons que l’accord Mercosur est, en l’état, illégal. Nous avons décidé de déposer une résolution pour que la justice européenne soit saisie et puisse se prononcer sur l’accord Mercosur. Il faut qu’elle soit votée à une majorité. Mais pour l’instant, la présidence du Parlement refuse de mettre notre résolution au vote !

👉 Mobilisons nous à Strasbourg le lundi 24/11 aux côtés des agriculteurs et agricultrices pour exiger que les député·es puissent se prononcer : rendez-vous à partir de 11h devant le Parlement européen !

Justice pour Mehdi : le temps du sursaut face au narcotrafic

Mehdi Kessaci, frère d’Amine Kessaci, militant acharné contre le narcotrafic, a été tué en pleine rue la semaine dernière à Marseille. Ce crime a provoqué une onde de choc et doit être le moment d’une prise de conscience générale de l’ampleur du trafic de drogue en France et de ses conséquences dans la société.

Le Parti socialiste est mobilisé de longue date sur ce sujet. Il apporte tout son soutien à la famille Kessaci et appelle à se mobiliser massivement demain à ses côtés.

Pour mettre ce sujet au cœur de l’agenda politique, nos député·es ont obtenu l’organisation d’un débat sur le sujet du narcotrafic au Parlement. Le Gouvernement a accepté la demande faite par notre groupe.

L’ÉLECTEUR LAMBDA DU RASSEMBLEMENT NATIONAL

Bienvenue dans le petit monde merveilleux de l’Électeur Lambda du Rassemblement National, cet être simple dont la boussole politique s’oriente spontanément vers une seule direction : « C’est la faute à LFI », gravée en lettres d’or au-dessus de sa cheminée (juste à côté de la photo de Marine, auréolée de lumière divine façon calendrier des postes).
Le niveau expert de géopolitique
« Hitler était de gauche. »
Parce que, évidemment, si dans national-socialisme il y a socialisme, c’est que Staline, Marx, Hitler et Jean-Luc Mélenchon partageaient probablement un potager ensemble. Une logique implacable, digne des plus grands penseurs de Facebook.
Le combat du siècle
« Du porc dans toutes les cantines ! »
Peu importe les menus alternatifs, les réalités pratiques ou le fait que personne ne propose de l’enlever : c’est une bataille existentielle.
La civilisation occidentale se joue à la chipolata.
L’analyse démographique pointue
Le fameux Grand Remplacement, concept aussi souple qu’un chewing-gum au soleil, permettant d’expliquer n’importe quelle angoisse du quotidien :
• plus de monde dans le bus → Grand Remplacement
• rupture de stock de pâte feuilletée → Grand Remplacement
• pluie le weekend → devine…
Le rêve politique
« L’extrême droite, on n’a jamais essayé ! »
Une phrase répétée si souvent qu’elle finit par se prendre pour un fait historique.
Tout comme :
« Jordan va nous sauver »,
variante moderne du messie, version gel coiffant incorporé.
Identité nationale, mode poésie
« On est chez nous »,
crie l’Électeur Lambda, souvent dans une ville où sa famille vit depuis 40 ans (mais où vivent aussi sans problème 40 000 autres personnes tout aussi “chez elles”).
Sa philosophie ? Simple : si quelqu’un n’a pas exactement les mêmes opinions que lui, alors c’est un islamogauchiste responsable de la chute de Rome et de l’arrêt du Nutella.
Le grand complot festif
« Ils veulent supprimer Noël ! »
D’après lui, quelque part dans un bureau clandestin du gouvernement, une cellule secrète prépare un décret visant à interdire sapins, guirlandes et vin chaud. Une vraie tragédie nationale.
Les crèches en plastique made in China ? Menacées.
Le Père Noël ? Radicalisé.
Les racines culturelles, version freestyle
Les fameuses « racines judéo-crétines », preuve que même quand il cite une expression classique, l’Électeur Lambda adore la revisiter, peut-être pour qu’elle reflète mieux son opinion sur à peu près tout.
Conclusion
Entre certitudes vissées au comptoir, théories historiques approximatives, slogans criés plus fort qu’ils ne sont compris, et passion pour les analyses politiques façon commentaire Youtube… l’Électeur Lambda du RN demeure un personnage haut en couleur, un mélange de conviction, d’angoisse et de logique acrobatique.
Un vrai patrimoine national.
(c) Franki Vasko

Laïcité et spiritualité

Par définition, la laïcité est le principe selon lequel il existe une séparation entre la société civile et la société religieuse, l’État n’exerçant aucun pouvoir religieux, et la Religion n’exerçant aucun pouvoir civil. En vertu de ce principe, une société laïque ne favorise aucune religion particulière, mais, parallèlement, ne fait aucune différence entre les communautés religieuses, et naturellement entre leurs membres. Ainsi, tous les citoyens, qu’ils soient croyants ou non, qu’ils appartiennent à une religion ou non, font alors partie d’une seule et même nation, ont les mêmes droits civiques, et doivent s’acquitter des mêmes devoirs. Au cours de l’Histoire, la plupart des pays du monde furent sous l’influence d’une religion dominante, de sorte qu’ils étaient dirigés le plus souvent en fonction des croyances propres à cette religion et des exigences de son clergé. À titre d’exemple, nombre de pays européens furent gouvernés pendant des siècles par des monarchies soumises à l’Église catholique, le roi lui-même étant couronné par le pape ou par l’un de ses représentants directs. À juste titre, on pouvait alors parler de « religion d’État », avec toutes les dérives et toutes les oppressions qui en ont résulté. C’est précisément pour cette raison que nombre de nations en sont venues à instaurer la laïcité dans le fonctionnement de la société.

La spiritualité, de son côté, peut être définie comme la croyance en une dimension spirituelle de l’existence, dimension qui s’apparente à l’âme dans l’homme, et à Dieu dans la Création. Au cours des âges, cette croyance a donné naissance à des religions qui l’ont entretenue sous forme de doctrines et de dogmes, générant ainsi ce que l’on peut désigner sous le nom de « religiosité ». Malheureusement, la plupart des religions ainsi créées ont cherché à étendre leur hégémonie et à revendiquer le monopole de la foi, et même de la vérité. Comme chacun sait, cela a entrainé et entraine encore nombre de conflits à travers le monde. Il faut préciser également que l’on peut être spiritualiste sans être pour autant religieux, en ce sens que l’on peut admettre l’existence de Dieu sans appartenir à une religion particulière. Enfin, j’ajouterai que si la religiosité est la forme la moins élevée de spiritualité, la forme la plus élevée est le mysticisme, car un mystique authentique ne se limite pas à croire en Dieu et à suivre un crédo nécessairement dogmatique ; il étudie aussi les lois par lesquelles Il se manifeste dans la Création. Autrement dit, il aspire à la Connaissance. Contrairement à la religiosité, le mysticisme est donc un vecteur de paix, car il est fondé sur le désir d’étudier, de comprendre et de connaitre, ce qui implique d’avoir l’esprit ouvert et d’être tolérant. À cet égard, nul ne peut nier que l’intolérance est la cause majeure des guerres qui ont ravagé et ravagent encore l’humanité.

Compte tenu de ce qui précède, nous pouvons dire qu’il n’y a pas d’incompatibilité entre la laïcité et la spiritualité, à condition que chacune respecte l’autre et opère dans le domaine qui lui est propre. En effet, on peut être laïc pour ce qui concerne le fonctionnement et les institutions de l’État, tout en étant spiritualiste au niveau de ses convictions personnelles. Malheureusement, certains idéologues confondent « laïcité » et « athéisme », et sous prétexte de garantir la première, s’emploient à instaurer le second sous la forme d’un laïcisme exclusif. C’est précisément cette confusion qui explique pourquoi la spiritualité est menacée dans certains pays. Quoi qu’il en soit, s’il est indéniable que la religiosité a généré des conflits et des guerres au cours des siècles, elle a donné à l’humanité des valeurs morales et a contribué au développement des arts, de la littérature et même des sciences. À cet égard, on peut se poser la question de savoir comment le monde aurait évolué s’il s’était laissé guider uniquement par l’athéisme. Pour ma part, je suis convaincu qu’il aurait connu davantage de périodes sombres et qu’il ne se serait pas élevé au niveau de conscience qui est le sien actuellement, même s’il est vrai que celui-ci est encore loin d’être idéal. En outre, l’athéisme est le lit du matérialisme, lequel est fondé sur le rejet de toute forme de spiritualité et sur la satisfaction des désirs les moins nobles de la nature humaine (pouvoir, possession, domination, etc.). C’est pourquoi il porte en lui les germes de la discorde et de l’avilissement. Il me semble donc que l’idéal en la matière est d’être un laïc spiritualiste ou, si vous préférez, un spiritualiste laïc.

(c)Serge Toussaint

https://letempsduprojet.fr/contribution/laicite-et-spiritualite/